Alors que les élections régionales ont vu la renaissance du FN, voire du « lepenix », la parution d’une étude de l’INSEE et Ined –«Trajectoires et origines» (teo)– sur les descendants d’immigrés en France semble primordiale.
En effet, si les statistiques et les études sur les immigrés, leurs origines, leurs milieux sociaux et les discriminations auxquelles ils font face ne permettront pas de régler les difficultés auxquelles ils sont confrontés, il paraît impossible d’agir dans ce domaine sans connaissances précises : comme nous le dit François Heran, « Le taux de chômage n’est pas en soi une mesure contre le chômage. En revanche, impossible de lutter contre le chômage si on n’a aucune idée de son évolution. C’est la même chose pour les discriminations. ».
C’est là tout l’intérêt de cette étude : brosser un tableau des descendants d’immigrés en France à travers leurs ages, l’origine de leurs parents, leurs résidences géographiques, leurs langues maternelles dans une première partie. Puis, dans une deuxième partie, l’étude s’attaque aux discriminations ressenties par ces derniers.
Les premiers résultats de cette l’enquête, uniquement sur la première partie, révèlent que les descendants d’immigrés sont jeunes, sur les 3,1 millions de personnes nées en France entre 1958 et 1990 de parent(s) immigré(s), la moitié moins de 30 ans. De même nous apprenons que 50% des descendants d’immigrés, ne le sont que d’un seul parent, qu’ils vivent majoritairement en Ile de France et que pour 90% d’entre eux le français est la langue maternelle.
Cette étude, qui peut s’inscrire dans la polémique sur les statistiques ethniques, possède le grand avantage de poser des faits, sans a priori, préjugé ou parti pris, de quelques côtés que ce soit. Après les débats sur l’identité nationale, il faut bien dire que cette neutralité des faits change. En espérant que cette analyse aura la renomée qu’elle mérite et surtout qu’elle pourra servir de fondement à des politiques publiques d’intégration originales et surtout efficaces.